ECC SUD-KIVU ET SANTÉ

Le Département des Œuvres Médicales (DOM en sigle)compte actuellement 14 bureaux communautaires d’œuvres médicales qui agissent à des degrés divers. Les formations sanitaires organisées sont réparties dans les 34 zones de santé de la province du Sud-Kivu et comprennent :

6 Hôpitaux généraux de référence (HGR),
30 Centres Hospitaliers (CH),
216 Centres de santé (CS),
65 postes de santé (PS) dont 3 en ville.
6 Écoles infirmières dont 4 de niveau du secondaire communément appelées Instituts de Techniques Médicales (ITM) et 1 du niveau supérieur, Institut Supérieur des Techniques Médicales de Kaziba.
3 Facultés collaborent avec le Département d’œuvres médicales ; dans la ville de Bukavu : la faculté de médecine de l’Université Évangélique en Afrique forme des médecins généralistes et des spécialistes cliniques classiques jusqu’au niveau post -universitaire ; à l’intérieur de la Province, à Kaziba notamment, la faculté de médecine de l’Université de Kaziba forme des médecins généralistes et la faculté de santé et développement communautaire de l’Université Libre des Pays des Grands-Lacs s’intéresse à l’acquisition des connaissances et des habiletés nécessaires pour amener les populations à avoir une meilleure santé et un développement intégral. Ces deux universités/facultés collaborent plutôt plus avec le DOM dans le domaine des sciences de santé.
1 Dépôt pharmaceutique de niveau d’une Centrale de Distribution des médicaments et de formation pour les pratiques pharmaceutiques et la recherche en « Assurance Qualité ».

Ces hôpitaux et centres de santé ont une capacité d’accueil de 4321 lits montés et emploient 171 médecins, 1316 infirmiers et infirmières et 1141 agents administratifs et ouvriers, soit 2628 agents.

Mission

Offrir des soins de santé, globaux, de bonne qualité à la population du Sud-Kivu et de ses environs à travers les structures sanitaires des communautés membres. Les soins à offrir se veulent:

efficaces : qualité et capacité des prestataires,
- acceptables: évidences et probité,
- accessibles : physiquement, culturellement et financièrement ; une valeur ajoutée pour l’église.

Objectifs

Le Département d’œuvres médicales de l’ECC Sud-Kivu se fixe pour objectif principal d’« améliorer la qualité des soins de santé » par des actions qui permettent de les rendre accessibles (physiquement et financièrement) à toute la population, rendre disponibles les médicaments de bonne qualité, des équipements adéquats de soins de base et améliorer les conditions de travail: infrastructure.

C’est entre autres :

Organiser les hôpitaux et les centres de santé pour desservir les populations congolaises en services de soins de santé de base ;
L’offre ponctuelle des soins spécialisés et financièrement accessibles par un personnel expatrié expérimenté en mission (médecins et techniciens divers) contribution des églises sœurs d’Outre-mer aux nécessiteux congolais ;
L’approvisionnement en médicaments essentiels, en équipements et intrants nécessaires de qualité dans les zones de santé à travers les hôpitaux et les centres de santé avec l’appui des différents acteurs de santé dans la province et/ou à travers le programme « Assurance-Qualité des Médicaments (DCMP) de l’ECC/8^e CEPAC ;

La construction/réhabilitation des infrastructures des hôpitaux, centres de santé, des écoles d’enseignement médical (IEM) et la formation des cadres nationaux dans le développement du secteur de la santé. Par ailleurs, le rôle du Département d’œuvres médicales de l’ECC Sud-Kivu dans les soins de santé primaires (SSP) est principalement l’offre des soins de santé de façon intégrale et décentralisée.

Domaines d’intervention

Le Département d’œuvres médicales de l’ECC Sud-Kivu (DOM) œuvre dans :

Le plaidoyer pour le partenariat avec la tutelle, des réseaux de synergie, des bailleurs et d’autres acteurs de santé ;
La formation continue/ remise à niveau du personnel ;
L’approvisionnement des formations sanitaires en médicaments, équipements et consommables médicaux essentiels ;
La collecte et analyse des données tant administratives qu’épidémiologiques ;
La réhabilitation/construction des infrastructures médicales.

Défis

La qualité, une valeur moins disponible, reste un problème au Département d’œuvres médicales de l’ECC Sud-Kivu et un besoin de la population desservie. Ceci pour multiples raisons dont:

L’insécurité dans la province triplée tant par un délabrement, voire une absence d’infrastructures routières et un relief contraignant, une altitude variant entre 687 m et, aux situations géographiques partant de 03 °15’159’’ de latitude et 028°7’351’’ de longitude Est à l’hôpital de Nyamibungu, 2020 m d’altitude ; 02°34’110’’ de latitude et 28°47’746’’ de longitude Est à Kalonge ;
Le faible niveau de financement des services de santé par le gouvernement ;
Le manque de ressources financières propres et conséquentes des départements d’œuvres médicales au niveau des communautés membres de l’ECC peu ou pas du tout fonctionnelles ;
La vétusté des infrastructures et équipements de base réduisant la qualité des soins à offrir ;
Le désengagement du personnel lié aux conditions de vie difficiles ;
Une insolvabilité de plusieurs catégories d’utilisateurs des services de santé devenues indigentes parmi lesquelles les fonctionnaires de l’État, les militaires et policiers, les serviteurs à l’église et autres vulnérables créant une incurie financière de ces structures.

L’ECC Sud-Kivu devant jouer pleinement son leadership dans ce secteur vital de la nation, est en cours d’établir un état de lieux de ses services pour fins utiles à court, moyen et long termes. Cet état de lieux est fait dans un contexte provincial de santé (Sud-Kivu) de couverture géographique non suffisante pour répondre aux problèmes sanitaires caractérisés en 2019 par :

2,1 % de la population est couverte par les centres santé offrant un PMA complet et de qualité ;
12 Centres de santé à paquet minimum complet et de qualité sur les 641 soit 1,8%.
31 sur 34 Zones Santé, avaient un Hôpital général de référence (HGR) ;
5 Hôpitaux généraux de référence offrent un Paquet Complémentaire d’Activité (PCA) complet et de qualité, soit 6,3% de la population couverte par les hôpitaux généraux de référence offrant un PCA complet et de qualité ;
La proportion des lits montés/lits prévus dans les hôpitaux généraux de référence de la province est de 58% ;
24% de la population ont difficilement accès aux soins de premier échelon (au niveau des centres de santé), c’est-à-dire à plus de 5 km et donc à plus d’une heure de marche ;
25% de la population accèdent aux soins dans les hôpitaux généraux de référence, c’est-à-dire à une distance supérieure à 40 km.

Ceci entraine un déficit dans la couverture de santé universelle à la population.